Le Maître de thé - Yasushi Inoue
Auteur : Yasushi Inoué
Année : 1991 (1995 pour la première édition française)
Langue : Français
Éditeur : Le livre de poche
158 pages
Titre original : 本覚坊遺文 / Honkaku bô ibun
Quatrième de couverture :
Non, Monsieur Rikyu (1555-1591), Grand Maître de thé issu du bouddhisme zen, n'est pas mort dans son lit ! Il s'est fait hara-kiri à l'âge de soixante-neuf ans. Pourquoi s'est-il donné la mort ? Un vieux moine, son disciple, tente d'élucider le mystère de ce suicide.
Ce livre-enquête nous projette dans le Japon de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle.
A cette époque, la cérémonie du thé était un acte grave, empreint d'exigences éthiques et politiques, prétexte parfois à des négociations secrètes.
Le Maître de thé est donc un roman d'initiation, de méditation, lyrique et sensuel à la fois. A travers la figure historique de Rikyu, Yasushi Inoué (1907-1991) dresse le portrait d'une génération hantée par la mort.
Avis :
Honkakubô est entré au service de Maître Rikyû en 1582, soit la 10ième année de l'ère Tenshô. Après la mort ordonnée de son Maître par le Taïko Hideyoshi, Honkakubô s'est retiré loin de tout. Or, dix ans après les faits, il va rencontrer certaines personnes (une par chapitre) qui ont jadis connu Maître Rikyû et eu la chance de travailler à ses côtés. Ensemble, ils vont se remémorer les cérémonies du thé du Maître, les leurs, mais aussi certains évènements politiques de l'époque révolue. Ils vont chercher ensemble à savoir pourquoi Maître Rikyû n'a pas demandé grâce.
Attention - Spoilers
Quelque chose de peu commun a retenu mon attention au cours de cette lecture: à chaque chapitre, Honkakubô rencontre et parle à une nouvelle personne... qui est morte au chapitre d'après. La seule personne toujours vivante est Sôtan, petit fils du défunt Maître. D'ailleurs, il n'apparait pas vraiment dans le chapitre comme les autres. En effet, le chapitre 5 est un monologue de Honkakubô. Je ne suis d'ailleurs pas sûre que Sôtan est présent. Honkakubô a tendance à rêver beaucoup de choses, comme la présence de son Maître. Il se peut très bien que, rongé par le remords vis-à-vis de son non-comportement vers la famille à la mort du Maître, il fantasme la rencontre avec Sôtan.
Fin spoilers
Ce livre, qui fut le dernier de Yasushi Inoue, a été écrit en 1991, année de la mort de l'auteur âgé alors de 83 ans. Ce fait peut expliquer le sens du roman qui est axé sur la mort et les souvenirs. Le questionnement aussi. Malggré cela, le ton n'est pas dramatique mais plutôt à l'apaisement suivant une recherche de toute une vie. Un ton très calme, tels les mouvements et le temps lors d'une cérémonie du thé.