Les Plaideurs - Jean Racine
Auteur : Jean Racine
Année : 1668
Quatrième de couverture :
Magistrats, avocats, plaideurs, avoués, greffiers, voilà tout un monde étrange, à la fois séparé de la société, notamment par son jargon, mais aussi étroitement attaché à elle par mille liens variés, un microcosme où se rencontrent les passions les plus généreuses comme les mesquineries les plus sordides, un Royaume qui possède ses Palais, ses dignitaires, ses lois et ses usages, qui attire les honnêtes gens comme les crapules, les personnes de bon sens comme les plus forcenés des maniaques. Rien d'étonnant à ce que ce monde-là ait toujours fasciné les écrivains, d'Aristophane à Courteline en passant par l'auteur de Maître Pathelin, Rabelais et Racine lui-même qui n'hésita pas à délaisser provisoirement ses chères tragédies pour nous divertir avec ces Plaideurs que nous vous présentons aujourd'hui.
Mon avis :
Je suis une inconditionnelle de Racine et de ses théâtres. Or, comme bien du monde je ne connaissais que ses célèbres tragédies (Andromaque, Phèdre, Iphigénie, Bérénice…). C’est par pur hasard que je suis tombée sur sa comédie Les Plaideurs à la librairie. Cette pièce a été écrite en 1668, bien avant la plupart de ses tragédies (Bérénice en 1670, Iphigénie en 1674 et Phèdre en 1677) et on y reconnait son style : une pièce ayant pour durée un instant de la journée avec peu de personnages (8 en tout, comprenant les personnages non principaux). Ce que j’aime chez Racine c’est, contrairement à Molière, le fait que tout ne soit pas emberlificoté. La scène est simple et pas trop tordue. Les dialogues sont plaisants et dynamiques (il n’y a que peu de monologues, et ces derniers sont relativement courts). Dans cette édition les termes ont gardé leur orthographe d’époque (certains mots n’étaient pas encore bien définis comme « allègre » qui s’écrivait alors « allaigre »). Les verbes sont conjugués comme à l’époque « j’avois » au lieu de « j’avais »… J’apprécie beaucoup, cela donne une profondeur historique qui est conservée.
La seconde phrase de la pièce est la célèbre citation « Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera ». Je ne savais pas du tout que cela provenait de cette pièce peu connue (comparée aux autres) de Racine.
Enfin, puisqu'on est dans les révélations, j'ai appris que Scaramouche avait vraiment existé ! Il s'agit (pour ceux comme moi qui découvrent qu'il ne s'agit pas que d'un personnage de la chanson Bohemian Rhapsody de Queen) d'un acteur italien. En fait Racine commençait à écrire cette pièce pour les italiens, et lorsque Scaramouche est parti, il a voulu arrêter. Heureusement (pour nous), ses amis de l'époque lui ont suggéré de poursuivre son œuvre.
Racine, j’aime, j’adore, cet amour ne se tarira jamais !